Que ce soit sur le terrain ou dans les bureaux, les entreprises du BTP recrutent des personnes aux profils très différents et elles tiennent à le faire savoir. Elles n’hésitent donc pas à communiquer sur tous les avantages qu’il y a à rejoindre ce secteur d’activités : perspectives d’évolution, management humain, actionnariat salarié… le BTP ne manque vraiment pas d’attrait !
« Le secteur du BTP, des opportunités d’emploi à valoriser », tel était le titre d’un article paru sur le site de Pôle Emploi Île-de-France en avril. Entre les chantiers du Grand Paris Express et la construction d’une soixantaine de grands ouvrages à livrer pour début 2024, soit juste avant les Jeux Olympiques de Paris, Pôle Emploi estime que 68000 emplois devraient être générés par les grands travaux franciliens. Charpentiers, terrassiers, maçons et poseurs de canalisations et de tuyaux pour le gros œuvre, plombiers, chauffagistes, plâtriers, peintres, menuisiers et électriciens pour le second œuvre, en tout ce sont près de 80 métiers qui devraient recruter dans les trois prochaines années. Et cette embellie dans le secteur du BTP ne concerne pas que l’Île-de-France ! Selon le baromètre ManpowerGroup des perspectives d’emploi pour le 2ème trimestre 2021, les embauches dans le secteur la construction devraient bondir de 20%. Du fait de ce manque de main d’œuvre, travailler dans le BTP est donc l’assurance de trouver un emploi, ce qui est loin d’être négligeable en cette période de crise où les embauches ne sont pas légion. D’autant que ce n’est pas le seul atout de ce secteur en perpétuelle évolution…
Une pénibilité moindre
Certains clichés ont la peau dure : selon un sondage Ifop paru en novembre 2019, 89% des Français pensent encore que BTP est synonyme de métiers difficiles et de conditions de travail pénibles. « Aujourd’hui, ce constat ne reflète plus la réalité du secteur de la construction, tempère le CCCA-BTP dans un communiqué. La pratique de ses métiers est de moins en moins pénible, grâce aux multiples innovations et avancées technologiques, en termes de digitalisation, de robotisation, de prévention… (exosquelette, objets connectés, impression 3D, robots, drones, chaussures connectées, outils de réalité augmentée…) qui offrent, de fait, de nouvelles perspectives de carrière, y compris aux femmes ».
À la recherche de profils très variés
Mais le BTP, ce ne sont pas que des ouvriers sur les chantiers et ça, toutes les entreprises du BTP tiennent à le faire savoir pour attirer des profils le plus variés possibles. Sur son site internet, le groupe Rabot Dutilleul propose de découvrir les métiers de conducteur de travaux, de concepteur BIM, de chargé d’affaires et de manager de projets, tandis que sur son site consacré aux recrutements, Demathieu Bard présente tous les métiers que l’on peut exercer au sein de l’entreprise, sur les chantiers bien sûr mais aussi les études de prix, l’expertise technique, les fonctions commerciales ou les services support. De la même façon, chez Eiffage Génie Civil, les besoins au cœur des chantiers côtoient les métiers des bureaux d’études et de l’ingénierie, tels que dessinateur-projeteur, BIM modeleur ou encore chargé d’études techniques. On l’aura compris, les entreprises du BTP ont tout pour attirer des personnes aux parcours et aux compétences très divers.
Des perspectives d’évolution
Pour inciter des personnes de tous horizons à les rejoindre, les entreprises du BTP mettent toutes en avant la possibilité d’évoluer au sein du groupe. Et pour permettre à leurs salariés de monter en compétences, elles misent sur la formation permanente. Vinci Academy, Université Eiffage, Bouygues Construction University, chacune des trois majors du BTP français possède d’ailleurs sa propre structure de formation interne. « Le groupe dispose (…) de plusieurs centres de formation, et notamment de l’Université Eiffage, pour les métiers transverses aux différentes filiales, qu’ils soient opérationnels ou relèvent du support, avec un total de 5000 formations différentes. Chaque branche dispose de son institut, très orienté « métier ». Eiffage Métal, par exemple, a récemment remonté un centre de formation à la soudure en Alsace », développe Guillaume Sauvé, Président d’Eiffage Génie Civil et Eiffage Métal.
Pour lui, à partir du moment où ils en ont les aptitudes, qu’ils font preuve de maîtrise professionnelle et de capacités managériales, tous les salariés sont potentiellement appelés à progresser dans la hiérarchie. Des perspectives d’évolution qui peuvent être autant de motivations.
L’humain au cœur du management
Autre argument que les entreprises du BTP avancent pour attirer à elles des candidats de tous profils : elles placent l’humain au cœur de tout. Chez Demathieu Bard, on mise sur le respect des hommes et leur épanouissement pour assurer le développement d’une activité pérenne de la société. Quant à Fayat, le premier groupe français indépendant de construction revendique « une histoire à hauteur d’hommes ».
Du côté de chez Eiffage enfin, l’humain s’inscrit dans la genèse même du groupe. « Ce sont les parcours des patrons des sociétés d’origine, les Fougerolle, Clemessy, Borie, Ballot, Roverato, leurs rencontres, les travaux menés en commun par leurs équipes de l’époque, leur capacité (…) à jauger (…) les aptitudes respectives à œuvrer ensemble qui ont progressivement conduit à ce qu’est Eiffage, explique Guillaume Sauvé. C’est ce qui fait notre marque de fabrique aujourd’hui : l’unité dans la diversité, une capacité unique à orchestrer les identités particulières sous une marque commune, à combiner centralité de la conception et subsidiarité dans l’exécution ».
Parce que dans ce métier, il n’y a pas de « fabrication à la chaine », que chaque chantier est un nouveau défi, avec ses conditions spécifiques, ses aléas, tout est question de décisions, et donc de relations humaines. Chacun a donc son rôle à jouer, et l’homme est l’élément essentiel que nulle technologie, aussi perfectionnée soit-elle, ne pourra jamais remplacer. Les entreprises du secteur l’ont bien compris et c’est pour cela que toutes sont très vigilantes quant au management de leurs salariés.
L’actionnariat salarié, un ciment hyperpuissant
C’est un fait indéniable : les entreprises françaises de BTP sont les championnes incontestables de l’actionnariat salarié en France. Les trois majors, mais aussi Saint-Gobain, SPIE, Nexans ou encore Engie… toutes y ont recours, et le phénomène s’est encore amplifié avec la crise du Covid-19. Pourquoi un tel plébiscite ? Tout simplement parce que l’actionnariat salarié n’a que des avantages, tant pour l’entreprise elle-même que pour les employés qui deviennent en quelque sorte propriétaires de leur société. Et ce n’est pas chez SPIE que l’on dira le contraire ! « Avec 6,11% du capital, les salariés de SPIE constituent aujourd’hui le deuxième actionnaire de l’entreprise. C’est une tradition chez SPIE dont nous sommes très fiers. Chaque année, un plan d’actionnariat-salariés est proposé aux collaborateurs avec la décote maximale de 30% permise par la loi PACTE. SPIE figure parmi les 10 premières entreprises de l’indice SBF120 ayant une politique actionnariale forte.
L’ambition est d’associer nos salariés à la performance du Groupe. J’y suis très attaché », explique avec enthousiasme Gauthier Louette, président-directeur général du groupe. Le discours est sensiblement le même chez Eiffage, où l’actionnariat salarié connaît un succès qui ne se dément pas depuis maintenant trente ans. Avec presque 20% du capital détenu par 80% des salariés, ce dispositif est l’un des garants de la cohésion du groupe, mais aussi de la motivation de tous. « Sans mauvais jeu de mots, c’est un ciment puissant pour l’unité de l’entreprise, sourit Guillaume Sauvé. Avec un actionnariat salarié de cette ampleur, on est tous un peu patrons, un peu propriétaires de l’entreprise : c’est une vraie motivation pour que tout marche collectivement. (…) cette pratique incite à s’épauler continuellement, à tirer encore plus dans le sens de l’efficacité opérationnelle, de la qualité, et de la satisfaction du client ». Pouvoir récolter le fruit de son travail et de celui de ses collègues grâce à l’actionnariat salarié apparait donc comme un argument manifestement convaincant pour séduire de nouveaux talents.
Louis Leconte