Consulté sur l’évolution de la profession et les missions futures des experts-comtables, Jean-Philippe Tholas, membre du bureau du Conseil de l’ordre des experts-comptables, s’est notamment exprimé sur la notion d’"ubérisation" pour la profession d’expert-comptable.
Les Affiches Parisiennes : De quels projets d’évolution de la profession peut-on parler aujourd’hui ? Peut-on parler d’une forme d’uberisation concernant les experts-comptables ?
Jean-Philippe Tholas : "Il y a des années que nous entendons dire que nous ne pouvons plus gagner d’argent avec la tenue de comptabilité. Cependant, certains cabinets prospèrent encore sur cette mission. Nous faisons du conseil, mais le client vient d’abord chez nous pour nous demander de tenir sa comptabilité. L’expert-comptable peut très bien se dire pourquoi vais-je faire autre chose puisque je gagne toujours bien ma vie ? Évidemment, il ne faut pas attendre le jour où cela va s’arrêter.
Il faut donc que notre profession se modernise.
Un client consacre généralement un certain volume d’honoraires à son expert-comptable. Même si nous lui proposons des services différents, il se dirigera souvent vers d’autres conseils. L’idée pour nous est donc de limiter la partie consacrée à la tenue de comptabilité et de dégager, à prix égal pour le client, davantage de temps pour le conseil.
Après être passés par une phase de numérisation – nous prenons de l’information papier que nous convertissons en numérique –nous allons à présent vers l’acquisition d’information 100 % numérique. Les fichiers bancaires sont récupérés directement auprès de la banque. La plupart des professions utilisent aujourd’hui des logiciels de caisse ou de facturation capables d’exporter et de transférer un fichier. Reste les achats. Nous aurons bientôt l’obligation d’établir des factures numériques pour les sociétés qui vont facturer l’État. Sur la gestion de données, nous allons donc inévitablement vers l’automatisation avec des logiciels qui comptabilisent directement l’écriture.
De l’autre côté, la restitution d’informations se fait en direction du client, des administrations et des banques. Aujourd’hui, toutes les déclarations à l’administration sont totalement dématérialisées. D’ailleurs, pour nous, le déclaratif prend de plus en plus de temps. Nous avons l’impression que l’administration fiscale a mis beaucoup d’obligations à notre charge, notamment le fastidieux fichier des écritures comptables.
Les gains de temps permis par le numérique vont nous amener vers le lowcost pour certaines missions, et le progrès technique nous permettra de revenir vers l’humain en développant nos conseils et nos services."
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Voici le lien vers l’article :Jean-Philippe Tholas : « Celui qui détiendra l’information détiendra le pouvoir ».