Un an après sa prise de fonctions, le président de l’Ordre des experts-comptables de Paris Ile-de-France fait un bilan d’étape au sein de l’institution. Pour Stéphane Cohen, la profession continue à jouer un rôle majeur, notamment en termes d’inter-professionnalité et de transmission d’entreprise.
Entretien :
Affiches Parisiennes : Quel bilan tirez-vous de votre première année à la présidence de l’Ordre des experts-comptables de Paris Ile-de-France ?
Stéphane Cohen : Ce premier bilan est positif avec tout d’abord la rationalisation de la gestion de l’Ordre. En fin 2014, nous avions déjà sorti un excédant relativement conséquent, lié à une saigne gestion de l’institution. L’Ordre des experts-comptables de Paris Ile-de-France a donc décidé de restituer aux membres de l’Ordre une partie de cet excédant, à hauteur de 500 000 euros, à valoir lors de la prochaine campagne de cotisations. Notre objectif est toujours le même : " plus d’actions et moins de cotisations ". Nous allons dans le même temps réduire de 20% les cotisations régionales en 2016.
Nous avons amélioré l’efficacité de l’Ordre en interne, en créant un middle management au sein de l’institution avec une direction juridique, une direction de la communication et des relations publiques renforcées.
Affiches Parisiennes : Quels grands défis souhaitiez-vous relever à votre arrivée à la présidence de l’Ordre Paris – Île-de-France ?
Stéphane Cohen : Dès mon arrivée, j’ai souhaité avoir une institution capable de mener davantage d’actions pour les confrères en rationnalisant ses coûts et sa gestion. C’était déjà un engagement fort que mon prédécesseur, Julien Tokarz. Françoise Berthon et Bernard Lelarge avant nous suivaient déjà cette voie de la réduction des cotisations et de l’augmentation du nombre des services.
Le deuxième axe majeur de travail a été de renforcer le pôle régalien de notre institution, en faisant notamment un effort supplémentaire sur la répression de l’exercice illégal de la profession. C’est ce que nous avons fait, en continuant nos actions et notre rapprochement avec les procureurs et les services de police. Nous avons également créé un dispositif, développé avec la société Altarès, qui nous permet de faire de la géolocalisation de sociétés illégales. Ce service permet de comparer les créations de sociétés avec le tableau de l’Ordre des experts-comptables, dès lors qu’elles ont dans leur objet social des références liées à la comptabilité.
Cela nous permet d’identifier en amont ces sociétés et de les traquer le plus rapidement possible. Nous avons beaucoup investi sur la création d’un outil qui permet la gestion électronique des dossiers d’exercice illégal. Nous avons lancé une application interne, qui nous permet d’être plus efficaces sur le traitement de ces dossiers et de suivre de plus près des procédures en cours, procédures qui peuvent durer deux à trois ans. Nous avons complété le dispositif par des actions plus musclées qui nous permettent d’obtenir un saisissement plus rapide des avoirs de l’illégal. Dans le cadre des perquisitions et de la saisie d’avoirs, nous avons pu, pour la première fois, obtenir la saisie du patrimoine conséquent d’un illégal.
« En un an, nous avons beaucoup travaillé et beaucoup avancé. »
Affiches Parisiennes : L’Ordre est également présent dans la lutte contre le blanchiment ?
Stéphane Cohen : Avec le Conseil supérieur –notamment son ancien président, Joseph Zorniotti–, et les autorités de tutelle, nous avons décidé d’intensifier la lutte contre le blanchiment, un sujet qui est d’actualité aujourd’hui, notamment à travers le financement du terrorisme. On retrouve dans l’économie française des actes de blanchiment qui ne servent pas uniquement le terrorisme, mais aussi tous les trafics… La profession, qui est toujours présente dans l’assainissement de l’économie, s’était déjà engagée avec Tracfin sur la déclaration de soupçon. Elle a décidé d’aller plus loin en formant l’ensemble de nos confrères à la lutte contre le blanchiment, à travers la norme éponyme. Cette nouvelle norme d’exercice va devoir être mise en œuvre dans l’ensemble de nos cabinets. A travers les conseils régionaux, le Conseil supérieur a énormément investi pour former nos 5 800 confrères, de façon obligatoire.
Affiches Parisiennes : La formation est également au cœur de votre action ?
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