Les prix du gaz sont indexés sur les prix du pétrole, et ce depuis les crises pétrolières des années 70. Décryptage et incidence pour le consommateur.
Prix du gaz : une grande dépendance au prix du baril.
Encore aujourd’hui, les prix du gaz en France sont indexés au prix du baril de pétrole. Ce qui induit une forte concurrence chez les fournisseurs de gaz.
Comment se structure le prix du gaz.
Structure du prix.
En France, faute de gisements, le gaz est importé, d’où une forte dépendance aux fournisseurs étrangers (Norvège, Russie, Algérie, Pays-Bas).
Le prix du gaz se décompose ainsi :
50% de coût d’achat du gaz étranger,
25% de coût de distribution,
10% de coût de transport,
7% de coût de stockage,
8% de coût de commercialisation.
Indexation sur le cours du pétrole.
Le prix du gaz est indexé sur le cours du pétrole car on estime que le gaz peut être substitué par le pétrole. Et ce quel que soit l’usage : centrales électriques, chauffage, transport.
Pourquoi ?
Cette indexation apporte plusieurs avantages aux différents acteurs :
Les pays exportateurs de gaz sont compétitifs par rapport aux pays exportateurs de pétrole.
Les importateurs de gaz y voient un moyen de diversifier leur approvisionnement, et donc réduisent le risque de dépendance en cas de panne.
Cette indexation est en relation directe avec les crises pétrolières des années 70. À l’époque, pour contrecarrer les chocs, il était nécessaire d’indexer un certain nombre d’énergies (gaz, charbon, pétrole) sur un prix référence. On choisit le pétrole pour sa capacité à être présent dans toute la chaine de production : électricité, transport mais aussi fabrication (plastique) et chauffage.
Aujourd’hui, avec l’ouverture à la concurrence, le consommateur a le choix entre deux types de prix : les tarifs réglementés et les tarifs du marché.
Les tarifs règlementés.
Le tarifs « réglementés » sont pratiqués par l’opérateur historique Engie (ex GDF-Suez). Tous les trimestres, les prix sont réévalués (1er janvier, 1er avril, 1er juillet, 1er octobre).
Voici les différentes étapes de cette négociation :
1. Engie propose une réévaluation (en général à la hausse) ;
2. Négociation avec l’État ;
3. Proposition par l’État d’un tarif au régulateur de l’énergie, la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie) ;
4. La commission rend un avis consultatif, d’après ses propres informations ;
5. Le Gouvernement tranche.
Aujourd’hui, le régulateur de l’énergie intègre donc le prix du brut (fioul léger, fioul lourd, prix du Brent) et le taux de change Euro-Dollars (les barils sont achetés en Dollars). Après, on attribue un coefficient de pondération.
L’État peut ainsi choisir soit d’avantager Engie, soit le consommateur quand les prix des fournisseurs baissent. Cette méthode doit garantir que le tarif offert aux consommateurs permet à Engie de couvrir ses coûts.
En prenant en compte les hausses et les baisses, l’association UFC-Que Choisir estime que sur plusieurs années le consommateur n’a pas été lésé. Cependant, l’organisme pointe une gestion opaque et compliquée de la fixation du tarif.
Car en définitive, le Gouvernement fixe les prix en fonction d’intérêts politiques plus qu’économiques.
Les tarifs de marché.
Les tarifs de marché ont été introduits dans l’énergie en 2007, à l’instigation de l’Union Européenne. En pratique, cela permet à de nouveaux opérateurs de vendre l’énergie (gaz et électricité) aux consommateurs, brisant le monopole des fournisseurs d’État.
Les prix du gaz pratiqués par ces fournisseurs sont dits « de marché » car ils fluctuent en permanence avec le cours du baril. Souvent plus avantageux que les tarifs réglementés, ils n’en sont pas moins fortement fluctuants.
Cette volatilité importante peut déstabiliser le consommateur, qui aujourd’hui hésite encore à changer de fournisseur ou de contrat de gaz.
Aujourd’hui, les experts dénoncent cette indexation entre prix du gaz et prix du pétrole, car contrairement aux années 70, le pétrole (via le fuel) n’est guère plus utilisé pour le chauffage.
(Images Pixabay)
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