Encore limité aux opérations d’acquisition, l’audit social gagnerait pourtant à être plus utilisé par les entreprises. Et notamment par les petites structures n’ayant pas toujours les moyens de se tenir à jour des nouvelles obligations légales. L’audit social permet justement de faire un bilan sur tous les aspects de la gestion des ressources humaines, afin de respecter des normes imposées par le Code du travail, mais de constater aussi le climat social qui règne au sein de l’entreprise. Car ces éléments ont des conséquences directes sur sa bonne santé.
Prévenir et guérir : les deux objectifs de l’audit social.
Au sein d’une entreprise, la gestion des ressources humaines présente deux grands aspects : l’ensemble de la réglementation juridique en droit social d’abord (contrats, rémunérations, obligations de sécurité, …), et les pratiques de management des salariés. Des points capitaux pour la pérennité de l’entreprise et qui ne doivent pas être négligés.
De nombreux signes, au quotidien, peuvent alerter les dirigeants et traduire un malaise nuisible à l’entreprise. Qu’il s’agisse de dysfonctionnements dans son fonctionnement (allongement des délais, perte de qualités, pertes de marchés, etc.) ou de comportements des salariés (conflits internes, multiplication des démissions, absentéisme récurrent, …), il est impératif de les identifier et d’anticiper les risques sociaux (juridiques ou humains) qui représenteraient des coûts financiers importants.
C’est ce que permet l’audit social : mettre à plat la situation de l’entreprise. Le rapport final permet ensuite aux instances dirigeantes de trouver des solutions (suite aux suggestions de l’auditeur social), afin de résoudre les problématiques présentes avant qu’elles ne s’enveniment et de prévenir des difficultés futures.
La conséquences de l’audit social : améliorer la performance.
En résolvant les problèmes mis à jour par un audit social, l’entreprise se donne les moyens d’améliorer sa performance. La performance des salariés d’abord : une crise sociale a évidemment un impact direct sur les salariés, sur leur moral, sur leur implication dans leur travail ou encore sur leur motivation. Prendre des mesures qui améliorent le climat social ou qui remédient à un conflit interne persistant aura donc une incidence sur le fonctionnement de l’entreprise.
Mais l’audit social va également permettre d’améliorer la performance économique de l’entreprise. Car il permet de rationaliser les coûts liés à la gestion des ressources humaines, en trouvant des solutions qui optimisent son impact économique et financier sur l’entreprise, et en prévenant des coûts supplémentaires qu’auraient pu entrainer des conflits internes ou des procédures judiciaires. L’audit social est donc un outil nécessaire pour veiller à la bonne santé de l’entreprise, qu’il est important d’intégrer dans son processus de gestion.
Quand mettre en place un audit social ?
L’audit social est souvent réalisé dans le cadre d’un investissement ou d’une acquisition. Il permet à l’acquéreur ou à l’investisseur potentiel d’avoir une vision globale de la santé de l’entreprise et d’identifier les risques sociaux existants.
Mais il n’est pas nécessaire d’attendre une opération spécifique ou l’apparition de situations problématiques, voire critiques, pour réaliser un audit. Tout au long de la vie de l’entreprise, un audit social régulier permet au dirigeant de réagir plus rapidement si un dysfonctionnement apparaît, de s’assurer de sa conformité aux obligations légales et réglementaires souvent changeantes, et d’identifier les risques en amont afin d’éviter qu’une situation de crise n’apparaisse. Le but final est de conserver une politique sociale adaptée et performante, qui maintiendra la productivité de l’entreprise. Un investissement rentable, compte tenu des difficultés et des coûts que représentent les conflits sociaux.
Comment mettre en place un audit social ?
L’audit social peut d’abord être fait en interne et confié à une personne ou un service qui fait partie de l’entreprise. Des données sont ainsi régulièrement collectées, et cette veille permet, sur le long terme, de mieux gérer les effectifs et les problématiques qui se présentent.
Mais l’audit interne a ses limites, et doit être couplé à un audit externe, réalisé par un auditeur social indépendant de la structure. Il n’est pas lié par les mêmes contraintes de temps que l’auditeur interne, peut également présenter d’autres compétences, et garantit un regard objectif sur le fonctionnement interne. L’auditeur peut donc prendre en charge des missions plus importantes et plus longues. Sa mission, ses champs d’action et ses conditions d’accès à l’information doivent être bien définis dès le départ dans sa lettre de mission, afin que l’audit se déroule dans les meilleures conditions possibles.
Par Clarisse Andry.