Le Lab’Ho et le LISPE présentent leur première étude de l’Observatoire des Trajectoires Professionnelles.

Selon l’Insee, un actif qui entre aujourd’hui sur le marché du travail changera en moyenne 4,5 fois d’employeur. Les carrières ne sont donc plus linéaires et la transition professionnelle devient une étape fréquente. Ce que confirme l’étude menée par Lab’Ho, Observatoire des hommes et des organisations [1] et le LISPE, Laboratoire d’Innovation Sociale et de la Performance Economique de l’école IGS-RH [2]. Leur objectif étant de cerner au mieux les différentes réalités de la transition professionnelle.

Par cette étude, l’Observatoire des Trajectoires Professionnelles poursuit trois objectifs :
- comprendre les différents visages de la transition professionnelle en France ;
- appréhender le marché de l’emploi comme la croisée de trajectoires individuelles ;
- étudier le regard que porte sur sa sphère professionnelle et sa sphère privée chaque individu ayant vécu une transition.

L’étude révèle ainsi les caractéristiques globales et dégage six profils types.

Les faits marquants.

D’une façon générale, la transition est une discontinuité entre un état précédent et un état présent. Elle est une étape de vie, une réinvention de soi face à un aléa d’ordre professionnel ou privé.

Selon l’Observatoire, 26 % de la population active occupée, ce qui représenterait près de 7 millions de personnes, ont connu une transition professionnelle au cours des 12 derniers mois.
Les femmes, les jeunes et les personnes avec un niveau de formation avant bac (collège) et post-bac (bac+3 à Bac+8) sont particulièrement concernés par le phénomène de la transition.
Les personnes ayant connu une transition professionnelle au cours des 12 derniers mois oscillent entre perceptions positives et négatives : si elles estiment avoir amélioré leur employabilité, en revanche leur sentiment d’insécurité et de surqualification est accru.

Six trajectoires pour 6 profils types.

- Le Mobile : plutôt femme et/ou jeune, le Mobile a enchaîné les contrats flexibles.
- Le Polymorphe : le polymorphe, plutôt une femme, cumule plusieurs situations de transition professionnelle.
- Le Re-Actif : redevenu actif à la suite d’une période de chômage, d’un congé parental ou d’un arrêt maladie, le Re-Actif est une femme dans 69 % des cas, âgée de 18-39 ans dans 60 % des cas.
- Le Formé : il a accédé à l’emploi à la suite de sa formation initiale ou d’une formation continue. Urbain de moins de 45 ans, il a un niveau d’éducation bac+3 à bac+8 ou, dans une moindre mesure, de lycée professionnel.
- Le Pré-Retraité actif : homme dans 62 % des cas, il entame sa transition vers la retraite à partir de 55 ans.
- Le Réorienté : homme dans 72 % des cas, il a changé de métier sans suivre de formation.

Le projet, élément essentiel d’une transition professionnelle réussie.

Il n’y a donc pas une transition, mais des trajectoires professionnelles qui concernent des profils variés, que ce soit en termes de genre, d’âge, de niveau d’études ou d’implantation géographique.
L’existence d’un projet professionnel sera la condition indispensable d’une transition professionnelle réussie.

L’Observatoire des Trajectoires Professionnelles confirme ainsi l’intuition d’une évolution profonde du marché du travail, une tendance qui sera à conforter lors des prochaines occurrences.

L’ étude quantitative a été menée auprès d’un échantillon représentatif de 1.000 personnes [3].

Rédaction du site des Experts de l’entreprise.


Notes

[1Créé à l’initiative du Groupe Adecco, le Lab’Ho est l’observatoire des hommes et des organisations. Son ambition est d’éclairer de façon innovante et prospective les sujets de société liés à l’emploi et aux trajectoires professionnelles. Think tank collaboratif et indépendant, il mène ses travaux en collaboration avec des entreprises partenaires et des représentants des mondes académique, associatif et institutionnel.

[2Le Laboratoire Innovation Sociale et Performance d’Entreprise a pour vocation d’identifier et d’analyser l’impact des innovations sociales sur la performance des entreprises, à travers la Recherche-action. Ses travaux, fondés sur les pratiques observées dans les entreprises, sont élaborés par des chercheurs en lien avec des DRH d’entreprise pour mettre en lumière et analyser les bonnes pratiques. Le LISPE travaille sur trois axes de recherche : transitions et développement, transformations du travail, de l’emploi, des organisations et enfin contrôle de gestion sociale et capital immatériel.

[3Etude réalisée par le LISPE à partir d’un panel sélectionné par IPSOS, après une phase d’entretiens qualitatifs, avec des personnes ayant connu une transition professionnelle au cours des 12 derniers mois, auprès d’un échantillon représentatif de la population active occupée en France (1.003 individus).